Le pédagogue et philosophe Jean Price Mars parlant de l’héritage nous fait savoir que «nous n’aurons de chance d’être nous-mêmes que si nous ne répudions aucune part de l’héritage ancestral». Chers lectrices et lecteurs, cette affirmation va en droite ligne avec le thème que l’Institut a choisi pour cette année académique 2024/2025 : Hubert Mono Ndjana et son héritage philosophique. C’est en cela aussi que le 37e numéro de la Revue La semence veut raviver et ranimer en tout chercheur de la sagesse, l’héritage que cet illustre philosophe nous a légué. On ne le dira jamais assez que le Professeur Mono Ndjana a été un penseur libre qui dénonçait les déviations de la société. Il analysait le système politique et éducatif de son pays. C’est ce qui ressort de certaines de ses prises de parole : «Il n’y a que deux tribus au Cameroun. La tribu de ceux qui possèdent et la tribu de ceux qui ne possèdent rien». Ou encore, cette autre déclaration : «un État qui ne choisit de fonctionner, à l’aide de ses observatoires, qu’avec des coreligionnaires uniformes est un État qui rejette, dans ses marges, la moitié, ou très certainement l’essentiel de son potentiel. Il ne peut tomber, finalement que dans la claudication, tout en croyant qu’il marche normalement». Baobab intellectuel de notre pays, il fût d’ailleurs le premier camerounais à accéder au grade de professeur d’université, Mono Ndjana a fait la fierté des penseurs camerounais en particulier et du Cameroun en général. Loin de nous donc l’idée de normaliser l’écart ou alors d’écarter la norme qui voudrait qu’on ne perde jamais l’héritage d’un aussi auguste personnage animé de la sophia. Les conférences, les débats et les échanges qui tourneront autour de sa pensée philosophique tout au long de cette année académique sont pour ainsi dire un vibrant hommage que l’Institut veut rendre à ce valeureux philosophe qui a aussi eu à servir notre Institut avec passion et dévouement. La leçon inaugurale et certains articles de ce numéro donnent déjà le ton de l’importance que nous voulons accorder au Professeur Mono Ndjana. Si, comme le dit Martin Heidegger, «la philosophie compte parmi les plus originels des efforts humains», les efforts d’Hubert Mono Ndjana dans ce sens ne sont plus à démontrer. Il ne reste alors qu’à savoir découvrir les facteurs motivationnels à valence positive de sa pensée pour nous permettre d’avancer au large de la réflexion philosophique. Toutefois, nous remarquerons aussi qu’au-delà des réflexions intellectuelles, d’autres articles qui relatent des événements qui ont marqué la vie de l’Institut sont proposés. Nous avons par exemple vécu avec joie la cérémonie d’ouverture de l’année et la fête patronale. Enseignants et étudiants étaient heureux de se retrouver pour une nouvelle aventure académique. Si donc la revue La Semence est une production des étudiants de l’ISPSJM à travers la commission de réflexion philosophique (COREPHIL), la particularité de ce numéro est que vous y trouverez aussi des articles de certains enseignants. Nous souhaitons donc à tous et à chacun une bonne lecture et heureuses fêtes de fin d’année.