Café philo 2025
Thème : Hubert MONO NDJANA et son héritage philosophique
Appel à contribution
Argumentaire
Organiser un Café philosophique sur le thème « Hubert MONO NDJANA et son héritage philosophique » est une excellente initiative du Conseil Scientifique de l’Institut Supérieur de Philosophie Saint Joseph Mukasa. La visée spécifique de ces assises est d’explorer ses idées majeures afin de diffuser ses réflexions et discuter largement ses thèses essentielles au-delà même du cercle académique. Le colloque reviendra donc profondément sur sa pensée, son influence et sa pertinence actuelle au sein des universités et des institutions philosophiques.
Point n’est besoin de rappeler que MONO NDJANA est une figure importante de la philosophie africaine contemporaine dont la pensée se situe au croisement de la métaphysique, de la philosophie politique, de l’épistémologie et de la réflexion sur la place de l’Afrique dans la modernité. Son œuvre est traversée par un souci constant d’inscrire l’Afrique dans la modernité tout en valorisant ses spécificités philosophiques, culturelles et spirituelles. Ses idées invitent au dépassement des dichotomies entre tradition et modernité, entre local et universel, pour construire une pensée à la fois enracinée et ouverte au monde.
Dans cette perspective, il défend l’idée que la philosophie africaine peut et doit être rationnelle au même titre que les autres traditions philosophiques mondiales. Il s’oppose par conséquent aux discours essentialistes qui réduisent la pensée africaine à des mythes ou des récits pré – logiques. Pour lui, la philosophie africaine doit démontrer sa capacité à produire des concepts universels tout en valorisant ses spécificités culturelles. Aussi insiste-t-il sur la nécessité de préserver les éléments positifs des traditions africaines tout en s’ouvrant aux progrès scientifiques et techniques du monde moderne.
Le but de ce colloque dont nous consignerons les actes dans notre Revue Philosophique « KULU » est de rendre hommage à l’œuvre immense du Professeur Hubert Mono Ndjana en vue d’en faire un levier pour des réflexions nouvelles et pertinentes. Pour ce faire, nous tenterons de dresser un portrait plus ou moins complet et critique de ce vaste héritage dans une présentation claire et impactante que nous structurons en trois parties essentielles
1- Philosophie et rationalités africaines.Nous voulons faire ressortir ici :
- Sa critique de l’ethnophilosophie
- L’affirmation que la pensée africaine peut produire des concepts philosophiques universels
- Sa démonstration que la tradition orale africaine n’exclut pas la rationalité.
2- Philosophie politique, éthiqueet esthétique. L’accent est mis ici sur :
- Ses réflexions sur l’Etat postcolonial
- Sa critique des systèmes politiques hérités de la colonisation
- La portée actuelle de ses idées (Les valeurs africaines telles la solidarité, la justice communautaire comme fondement de la gouvernance, une démocratie adaptée aux réalités culturelles africaines…)
- Une réflexion comparative avec les idées d’autres penseurs africains (Kwame Nkrumah, Cheikh AntaDiop, Valentin Mudimbe…)
3- Science, modernité,culture et dialogue interculturel. On pourrait souligner à ce niveau :
- Ses productions culturelles et littéraires.
- Son apport à la relation entre science et rationalité, notamment en contexte africain. (La science dans le développement africain selon Mono Ndjana, plaidoyer pour une modernité qui respecte les spécificités culturelles africaines…)
- Son rôle dans le dialogue interculturel. (La position de la philosophie africaine dans les débats mondiaux, plaidoyer pour une contribution active de l’Afrique au patrimoine intellectuel universel…)
- La critique d’autres auteurs à la pensée de Mono Ndjana, l’appel à la continuité ou au prolongement de sa pensée dans des champs comme l’écologie, le féminisme africain, ou l’intelligence artificielle…
Ce vaste champ heuristique nécessitera des ressources variées dont les premières sont inéluctablement humaines. D’où cet appel à contribution pour que les collègues se mobilisent et s’investissent autour de cet idéal intellectuel. Si cet investissement est fructueux, notre colloque contribuera, à coup sûr, au soutien de la recherche académique dans le sens de stimuler et d’encourager les étudiants et chercheurs à écrire des mémoires et thèses sur la pensée de notre auteur. Pourquoi ne même pas envisager l’éventualité de création, au sein de notre Institut, d’un centre de recherche dédié à Hubert Mono Ndjana ? Ce serait une excellente initiative pour archiver, préserver, promouvoir et approfondir son héritage philosophique.